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360° : RESTITUTION DE LA VISION DE :

RÉGIS BOURBONNAIS

DIRECTEUR DU MASTER SUPPLY CHAIN INTERNATIONALE DE L'UNIVERSITÉ PARIS DAUPHINE

&

BENJAMIN DE BUTTET

COFONDATEUR DE LA STARTUP DC BRAIN, PRIX COUP DE COEUR GALA SUPPLY CHAIN 2018

&

GILLES DE LA SOURCE

GLOBAL RETAIL SUPPLY CHAIN DIRECTOR CHEZ L'OREAL
Restitution de la vision du Jeudi 11 Octobre 2018
Peut-on encore prévoir ?
Impacts des événements ou facteurs exogènes sur la prévision des ventes 
(rôle des influenceurs, météo, grèves,...)

 
 

Peut-on encore prévoir ? Comment répondre à cette question en quelques mots ?
 
Régis Bourbonnais :Il existe une typologie d’évènements exceptionnels impactant les ventes :  

  • Facteurs endogènes à l’entreprise : incident de production, grève dans l’entreprise, …

Ou des événements liés à la demande :

  • Facteurs exogènes nationaux : météo, grève nationale, réglementation (fiscalité), innovations de la concurrence, …

  • Facteurs exogènes spécifiques à l’entreprise : réseaux sociaux et actions des influenceurs, articles de presse, émission de télévision, …

Il faut aussi prendre en compte la typologie des évènements exceptionnels impactant les ventes ou la demande

  • Effets permanents ou de longue durée : réglementation, …

  • Impacts conjoncturels ou ponctuels : grève, météo, …

Ces évènements sont caractérisés pour être : 

  • non répétitifs, 

  • non reproductibles,

  • et exceptionnels.

… et donc non prévisibles
 
Mais alors, faut-il ne rien faire ?
 Trois actions sont possibles :

  • Détection sur le passé de ces ventes atypiques

  • Traitement : épuration de l’historique des ventes afin de ne pas polluer le calcul de la prévision

  • Quantification de l’impact par modélisation économétrique (ou IA) et reproduire son effet dans le futur en cas de survenance d’un évènement du même type (courbe d’expérience).

Les limites à ces actions ?

  • Par définition, impossibilité de prévoir quel type d’évènement va se produire, et quand ? 

  • Pour la météo, prévision possible à 15 jours, mais souvent insuffisant compte tenu de la réactivité des entreprises.
     

Pouvez-vous en quelques mots nous expliquer ce qu’est DCbrain ?
Benjamin De Buttet : 

DCbrain est une solution d’intelligence artificielle, dédiée aux problématiques d’exploitation des réseaux de flux, en particulier logistiques.  Notre technologie, le DeepFlow Engine, permet de comprendre puis de modéliser des réseaux complexes et évolutifs. Cette technologie permet d’identifier des zones de sous optimisation, puis d’en analyser les « causes profondes ». Dans un deuxième temps, elle permet de simuler des nouvelles contraintes (augmentation des flux, évolution de la structure du réseau) et d’analyser les impacts, voire de recommander des évolutions à apporter au réseau.

Pour cela, DCbrain utilise la donnée historique. Via l’utilisation de bases de graphe et de Deep Learning, DCbrain crée des « marqueurs » d’anomalie, permet de corréler des événements entre eux, et enfin identifie un modèle optimisé global d’un réseau.

In fine, les flux, sous contrôle, peuvent être optimisés au quotidien via des prescriptions aux opérationnels. Tout se gère à partir de tableaux de bord graphiques dynamiques. Des décisions peuvent être prises à tout moment. 

Dit autrement, DCbrain propose 3 grandes fonctionnalités  : 

      1.  Visualiser simplement l’ensemble des flux 

·      Projeter et visualiser l’ensemble des données (capacités, flux à transporter, stockage …) sur un modèle digital véritablement représentatif de votre réseau
·      Identifier facilement des goulets d’étranglement

  1. Piloter l’ensemble de l’activité du réseau sur une interface dynamique et opérationnelle 

·      Modéliser des évolutions de réseau et simuler des évolutions
·      Planifier et coordonner l’ensemble des capacités et des flux 

  1. Optimiser l’ensemble du réseau ou des points particuliers

·      Proposer un ordonnancement optimisé, sous contrainte

Quels impacts pour les utilisateurs de votre solution ?
Les impacts sont les suivants :

  • Optimisation des processus d’exploitation

  • Fiabilisation et contrôle des flux

  • Valorisation de la donnée / désilotage de l'IT

 
Qui utilise DCbrain ?

Nous répondons à la question suivante : comment comprendre facilement et de manière dynamique les milliards de données remontant d’un réseau ? Au départ, nous nous sommes d’abord tournés vers les datacenters puis vers le secteur de l’énergie comme avecEnedis ou GrDF, d’autres industriels et des acteurs de la logistique. Nos premières implémentations ont confirmé que notre logiciel pouvait être utilisé par n’importe quel opérateur de réseau, car ces acteurs sont tous confrontés à cette question du traitement des données. 
 



Quels sont les grands messages que vous vouliez transmettre ?
Gilles De La Source : 

  • Certains de nos magasins que nous opérons en propre possèdent plus de 2 000 références. Sur les ventes, nous observons une volatilité de la demande qui s’explique par la forte digitalisation des marques et notre offre conséquente en matière d’assortiments, notamment en matière de maquillage. Avoir le bon stock en point de vente est clairement un enjeu majeur.

  • Nos ventes sont aussi impactées par un autre aléa : l’influence des blogueuses qui vont mettre en avant à l’envi certaines teintes sans que ces produits ne soient poussés par le marketing ou pris en compte par l’historique et la saisonnalité des ventes ;

 
Le principe des réseaux sociaux, c’est la liberté. Nous sommes toujours ravis qu’une influenceuse recommande certains de nos produits mais cela peut poser un problème de stock dans des délais extrêmement court (on parle ici en heures/journée).
 
A court terme, il est possible de mettre en place des partenariats avec certaines influenceuses afin d’identifier les produits à succès et pouvoir anticiper les bons stocks en linéaire.
 
Une autre action est la sensibilisation des points de vente pour qu’en cas de rupture, une communication précise et coordonnée soit faite ; dans certains cas, offrir la possibilité de conseiller et rediriger le consommateur vers un autre produit. 
 
Ces actions doivent être accompagnées en parallèle d’une réflexion plus moyen terme, toujours pour mieux répondre aux besoins de nos consommateurs (et ce dans des délais de plus en plus courts).
 
Trois pistes principales sont travaillées :

  • Mieux identifier la demande : mettre en place du social listening par exemple pour identifier les grandes tendances qui se dessinent, mieux comprendre le consumer journey

  • Avoir une parfaite connaissance des positions de stocks : pour par exemple réaliser des transferts entre magasins, voire entre pays : une supply chain plus réactive.

  • Développer l’agilité industrielle : réduire les délais de production/ améliorer les process pour les rendre plus agiles et gagner en réactivité face àcette demande peu prévisible.


Propos recueillis par Geoffroy Framery



CONTACT :
RÉGIS BOURBONNAIS 
Directeur du Master Supply Chain Internationale
UNIVERSITÉ PARIS DAUPHINE
regis.bourbonnais@dauphine.fr

BENJAMIN DE BUTTET
Cofondateur de la Startup
DC BRAIN
benjamin.de.buttet@dcbrain.com​

GILLES DE LA SOURCE 
Global Retail Supply Chain Director 
L'OREAL
gilles.delasource@loreal.com​


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