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360° : RESTITUTION DE LA VISION DE :

STEPHEN BENSIMON

DIRECTEUR IFOMENE, INSTITUT FORMATION MÉDIATION & NÉGOCIATION
Restitution de la soirée du Mardi 18 septembre 2018
« La médiation, pour qu’un conflit soit une affaire comme les autres. Et si possible une bonne affaire.
Un outil moderne, économique, rapide, confidentiel et efficace »
 
Quand privilégier la médiation ?
Stephen Bensimon : Tout directeur financier fait face à des contentieux, potentiels ou réels. Il doit alors se demander si ces contentieux doivent continuer et prendre la forme d’un procès ou si au contraire, il serait plus approprié de les faire cesser par la médiation.  Dit autrement, les directeurs financiers doivent se demander dans quelle mesure faire la guerre, c’est ou ce n’est pas la meilleure manière d’être gagnant. D’ailleurs, les directeurs financiers avec qui je travaille ont bien conscience qu’un bon arrangement vaut mieux qu’un long procès. Ils savent que généralement, dans le cadre d’un contentieux avec des partenaires, fournisseurs, clients, même si on vient au bout de l’autre dans un rapport de force, ce dernier dispose toujours de moyens de représailles, peut altérer l’image de l’entreprise, se venger. Il vaut mieux renouer plutôt que de trancher. On ne peut que trouver la paix avec un ennemi. 
 
Comment mettre en œuvre la médiation ? 
S.B :Les principes sont très simples, la mise en œuvre est délicate.  Quand je ne m’entends pas avec quelqu’un mais que je ne peux pas ne pas m’entendre avec lui, j’ai tout intérêt de ne pas laisser une situation dégénérer et de payer très cher pour obtenir hypothétiquement gain de cause. Dans ces cas de figure, il est préférable de faire appel à un tiers de confiance, pour garder la face et pouvoir s’écouter mutuellement voire aboutir à un accord.
 
Comment choisir son médiateur ?
S.B :Le médiateur doit être indépendant et impartial. Il n’avoir aucun pouvoir et n’impose aucune solution.
Le médiateur est un spécialiste des dialogues difficiles et des relations humaines et il va renouer entre les parties même si elles doivent se séparer. 
 
La bonne pratique consiste à choisir un médiateur compétent diplômé et qui fait partie d’une structure ou d’une organisation qui donne des garanties telles que la déontologie, l’expertise et l’impartialité. Cela peut être par exemple l’Ordre des avocats, celui de experts comptables, une chambre consulaire…
 
A titre de statistiques, dans le domaine commercial, 80% des médiations aboutissent à un accord. Et ces accords sont exécutés à 100% car les personnes ont eu le choix. Personne ne les a obligés à signer. Si elles ont signé c’est qu’elles ont trouvé le meilleur ou le moins pire des intérêts.
 
Quid des 20% restants ?
S.B :Dans les 20%, on a peut être tenté sa chance pour vérifier qu’on devait aller au procès. Et dans ce cas-là, il ne faut alors plus hésiter. Quand on a besoin d’exemplarité, de publicité, d’une décision en droit, les entreprises ont tout intérêt à aller au bout de cette procédure. Mais souvent, il est préférable de sortir d’une décision longue et coûteuse. Souvent, il vaut mieux négocier et l’une des meilleures façons de le faire est celle de recourir à un tiers expert dont c’est le métier.
 
Voulez-vous revenir sur des questions posées durant la soirée ?
S.B :Les principales interrogations concernaient les garanties de formation et de déontologie et le coût de la procédure.
Le montant est de l’ordre de 2000 à 4000 euros partagés entre les parties. Cela s’étale généralement sur 3 séances plénières. Après soit on arrête, soit on met en place un tarif horaire en plus.
Mais en général, une médiation tient entre 2 à 4 séances. C’est également une procédure qui peut être organisée très vite, dans les 15 jours de la proposition de médiation et qui dure deux mois au maximum. C’est un mode de résolution rapide et simple.
 
Le service juridique doit-il être présent ?
S.B :Pas nécessairement mais il reste informé et il a son mot à dire sur les solutions proposées. Mais il faut bien garder à l’esprit que l’on ne cherche pas une solution en droit dans une médiation, même si la solution reste conforme au droit bien-sûr. On ne cherche pas la vérité. Chacun garde « sa vérité ». Finalement la médiation permet à chacun d’être écouté et pris en considération et y trouve un minimum d’intérêt à signer. 
 
D’autres questions pendant la soirée ?
S.B :« Est-ce que ça vaut le coup et le coût ? » m’a été posé. Je le pense. Car la médiation permet de clore l’affaire et de réserver votre argent et votre énergie à l’avenir et non au passé pour se défaire d’une situation pourrie.
 
Dans quel cas, la médiation devient-elle une opportunité commerciale ?
S.B :Il existe deux manières de faire de la médiation : 
 
  • Dans les contentieux : c’est toujours un fardeau et l’alléger c’est une bonne affaire. Je suis en dispute ou en conflit avec un concurrent. La médiation permet de s’en remettre aux acteurs concernés et sur leur bon sens au lieu de demander à quelqu’un d’extérieur de décider à leur place.
 
  • On la fait également sur des projets d’association. Par exemple je viens de réaliser une médiation dans le cadre d’une joint-venture. Les deux partenaires veulent faire de bonnes affaires mais tous deux ont besoin de sécurité et de garanties pour pouvoir travailler ensemble. La médiation permet d’éclaircir la situation.
 
La culture de la médiation est-elle bien installée en France ?
S.B :C’est encore un sujet à évangéliser. Mais les mentalités progressent. Toutes les lois qui sortent depuis maintenant plusieurs années incluent la médiation. Un décret de 2015 interdit à quiconque d’assigner en justice sans justifier préalablement devant le juge qu’on a essayé de trouver une solution amiable. L’étau se resserre donc de plus en plus. 
 
Pour le dire simplement, non pas qu’il faille imiter les Etats-Unis en toute chose, mais pour 100 procès commerciaux, seuls trois se terminent par des décisions de justice. Tout le reste est négocié, transigé ou passe par la médiation. On en est très loin en France de ces chiffres. On continue à faire en matière financière ce que l’on fait en matière sociale. On fait la grève d’abord et ensuite on négocie après. Souvent el réflexe est de se dire : « C’est honteux, c’est scandaleux ce qu’ils ont fait… Donc j’attaque ! » Sauf que chez nous le procès va souvent jusqu’à la fin. 
 
Propos recueillis par Geoffroy Framery
 
 

 


CONTACT : STEPHEN BENSIMON
Directeur
IFOMENE
stephenbensimon@orange.fr


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