Restitution de la vision du Mardi 16 avril 2019
« Embouteillages, mesures restrictives de circulation en cas de pic de pollution,...
Face aux difficultés de circulation de nos collaborateurs dans les centres-villes et leur périphérie, quelles solutions de mobilité alternatives ? »
Pourquoi la voiture reste-t-il un mode de transport privilégié ?
L’objectif de cette présentation fut d’apporter un jugement pondéré sur la notion de cohabitation harmonieuse des modes de transport. Tout le monde est d’accord pour dire que la place de la voiture doit être limitée en centre-ville, mais il existe finalement 4 typologies de personnes qui ont nécessaiement recours à la voiture :
- Les professionnels ;
- Ceux qui ont une organisation complexe des déplacements dans une journée : siège d’entreprise/ plusieurs rendez-vous en périphérie/ rdv de santé en centre-ville/ salle de sport en périphérie. Aux personnes qui ont une organisation complexe, les solutions alternatives ne correspondent pas à leurs usages ;
- Les profils qui utilisent les transports en commun mais à horaires décalés ou atypiques. Dans ce cas de figure, les transports en commun n’apportent pas de solution satisfaisante : desserte pas assez fréquente en périphérie, sentiment d’insécurité en fonction des horaires.
- Le 4e type de profil est celui qu’on oublie encore plus : ce sont les personnes qui ne peuvent pas marcher longtemps, prendre le vélo ou les transports en commun pour des raisons de santé. Rappelons que nous sommes dans une société du déni où l’on avoue rarement ses faiblesses. Dit autrement, si j’ai un problème de santé, je vais le cacher et prendre ma voiture.
Comment améliorer les systèmes alternatifs pour que les personnes aillent volontairement vers le vélo, la marche à pied ou le transport en commun ?
- il faut réduire les usages de la voiture à ceux qui en ont le plus besoin ;
- il importe de faciliter le transfert vers la marche à pied dès que c’est possible ;
- il faut mettre en place des infrastructures qui encouragent la marche à pied : marcher sans être bousculé, sans avoir à descendre du trottoir quand on croise une personne, assurer une meilleure transition sur les passage piétons en mettant un décompte de temps, installer des bancs pour permettre aux personnes de s’asseoir. Pour que la marche à pied soit un mode de transport à part entière, des mesures incitatives doivent être prises. Car finalement, on s’accorde à dire qu’il s’agit d’un mode bon pour la santé mais plutôt insécurisant.
- A l’échelon local, il faut travailler aussi les horaires les plus engorgés et permettre aux salariés et aux étudiants de venir de façon étalée pour notamment lutter contre le sentiment de stress et celui d’épuisement qui ressortent de la prise de transports en commun.
- Il faut travailler les différents modes de transport de façon complémentaire
Quid de la voiture par rapport aux autres modes de transport en centre-ville ?
On peut aussi souligner que l’écoulement du flux de circulation est facilité à vitesse constante. C’est une réflexion qui légitime la voiture autonome.
Comme deuxième mesure forte, il faudrait aussi stopper certaines conduites qui créent de l’engorgement comme le blocage des carrefours par des voitures qui s’engagent au mauvais moment.
Et concernant le vélo ?
Il faut encourager la possession du vélo et son partage. C’est sensationnel de voir les capacités de stationnement dans les métropoles de pays nordiques. Mais nous en sommes très loin en France.
Les mœurs sont également différentes dans la façon de gérer la multi-modalité : dans certains pays, si je suis dans un déplacement régulier, je laisse mon vélo sur un parking entre deux modes de transports sécurisés : cette démarche est assez marginale en France.
Mais cela évite le conflit du vélo dans le transport en commun…
Toujours en termes d’infrastructures, il faut également que les pistes cyclables soient bien identifiées. Il faut mettre en sécurité les cyclistes mais aussi les piétons. C’est assez peu lisible à Paris par exemple. Une seule signalisation au sol au début de la voie indique que les vélos peuvent passer en contre sens. Mais rien ne l’indique par exemple aux piétons.
Dans cette optique, il faut œuvrer à une cohabitation harmonieuse avec davantage de visibilité et de signalétique
Propos recueillis par Geoffroy Framery