360° : Vision de l'invité d'honneur - Agora des Directeurs Financiers

Aude Roy :« Travailler son image personnelle revient à se demander si notre manière de nous vêtir et de nous comporter correspondent aux compétences que nous avons besoin de mettre en avant et de mobiliser soit lors des relations avec la clientèle soit dans les relations collaborateurs. C'est d'abord une prise de conscience de ce que raconte notre image. Ensuite, il faut mettre à profit cette communication visuelle pour atteindre ses objectifs professionnels.

Plusieurs outils et codes sont à notre disposition. L'habillement est à envisager via les choix de la couleur, de la forme et de la matière. Ces trois critères vont évoluer en fonction du message que nous souhaitons délivrer.

Pour les directeurs financier, l'idée de transparence, de rigueur et d'autorité prévalent. Les coloris sombres assoient la notion d'autorité qui devrait aussi se traduire dans l'attitude et le comportement. La chemise blanche, autre exemple, met en avant des valeurs de probité, de droiture et d’honnêteté. Pour la plupart des postes à responsabilité, nous sommes également condamnés, femmes comme hommes à porter une veste. Symboliquement, nous portons notre charge et nos responsabilités sur nos épaules. C'est également toujours sur ces mêmes épaules que les militaires arborent leurs galons. »

Pouvez-vous nous alerter sur quelques points de vigilance ?

A.R : « Surtout, il faut vérifier que nos vêtements soient à notre taille. Trop souvent, les personnes ne se soucient pas de porter trop grand ou trop petit. Ce qui va changer le message transmis, un vêtement trop grand retire du dynamisme à la silhouette, un vêtement trop petit étrique le mouvement et l’allure ! Dans le comportement, il est souhaitable de montrer son ouverture et d’être dans une posture d'attention envers l'autre. La plupart du temps, nous sommes absorbés dans le contenu des messages que nous voulons délivrer au lieu de répondre aux questions et aux objectifs de notre interlocuteur. Il est préférable de glisser d'une position où nous sommes centrés sur notre discours à une posture d'écoute et d'empathie. Tel est le premier outil de la relation, celui de se maintenir dans l'attention et l'ouverture à notre interlocuteur. »

Voulez-vous revenir sur une question posée durant la phase de discussion ?

A.R : « On m'a demandé quels étaient les codes aujourd'hui. Et s'il en existait toujours. Oui, les codes persistent mais évoluent. Dans le secteur des start-uppar exemple, la cravate ne se porte plus. Les jeunes générations ont un besoin d'équilibre entre vie privée et vie perso. Cela induit un changement de comportement au sein de l'entreprise qui est tout à fait sain du point de vue humain mais qui n'est pas toujours bien vécu par la direction et le management des entreprises. D’autre part, les jeunes générations sont plus douées devant leurs écrans que face à face avec un être humain, Il m'arrive donc, de les aider, en particulier les jeunes générations de dirigeants, à communiquer. Les notions de crédibilité et de leadership sont moins lisibles avec les nouveaux codes vestimentaires des jeunes générations, trop à la « cool ». Je les aide à prendre conscience que nous ne portons pas d'uniforme et qu'à chaque objectif peut correspondre une façon de s'habiller et de se comporter. »