| 360° : RESTITUTION DE LA VISION DE FILIPPO CAU SUPERVISOR WORKPLACE SERVICES & FACILITIES CHEZ SALESFORCE FRANCE & ROMAIN MAGRI DIRECTEUR DE WEWORK 198 AV. DE FRANCE |
Restitution de la soirée du Mercredi 3 Octobre 2018
« Bousculez vos schémas ! Comment s'inspirer des nouveaux espaces de travail innovants ? » Quels sont les principaux points de votre intervention ?
Filippo Cau : J’ai d’abord présenté Salesforce puis j’ai exposé notre système de flex office et enfin j’ai expliqué la manière d’utiliser le design pour matérialiser notre organisation. En quelques mots, Salesforce est un éditeur de logiciels leader du cloud computing d’entreprise, basé à San Francisco aux États-Unis. Nous distribuons des logiciels de gestion. Nous sommes essentiellement connus au niveau international pour nos solutions en gestion de la relation client. Quelle était votre problématique concernant vos bureaux ? F.C :Dans notre bâtiment en France, nous disposons de 415 desks à disposition pour une population employée de 700 personnes. Nous avons d’abord réalisé un audit. Et grâce aux statistiques du badging des employés nous avons pu identifier le nombre de desks nécessaires à chaque équipe par rapport à la fréquentation réelle. Et ensuite ?
F.C :Nous avons décidé d’attribuer des zones qui correspondaient aux besoins journaliers de chaque équipe. Cette nouvelle organisation a nécessité un changement de mobilier. Nous avons donc eu recours au mobilier design d’Herman Miller. Les desks sont réglables en station assise ou debout. Les sièges sont ergonomiques et possède environs 46 positions ajustables. Quelles mesures avez-vous pris pour matérialiser ce nouveau ? F.C :Notre guide line, c’est le « clear desk » : il s’agit de vider et de débarrasser le desk à chaque fois qu’on le quitte plus de 4h pour garder un environnement accueillant. Nous avons également fourni aux employés un moyen de stockage personnel. Nous avons supprimé tous les caissons de desk et nous avons fourni une « hot box » - une mallette qui permet de ranger l'essentiel pour le travail (ordi, câblage, documents). Ces mallettes peuvent être stockées dans des armoires disposées dans chaque open space. Quels changements au niveau managérial et humain ? F.C :Chez Salesforce, nous appelons le flex office « Ohana Seating ». C’est une valeur chez nous, une valeur de confiance. Quand il y a des équipes mixées sur le même plateau, cela ne pose pas de problèmes en termes d’information. Tout le monde peut se faire confiance. Du point de vue managérial, le fait de supprimer les bureaux dédiés à certaines fonctions a permis de supprimer le côté hiérarchique de l’assignement d’un bureau en fonction du poste. Pour la conduite du changement, il faut souligner que ce ne fut pas une décision de la direction de type top-down. Notre service Workplace Europe a fait remonter au management la nécessité d’agir sur ce sujet car nous manquions de place. Il y a eu ensuite une phase longue de travail avec le top management et les différents cabinets conseil. Il fallut d’abord les convaincre pour ensuite mieux communiquer ce changement au middle management. Du point de vue opérationnel, nous avons d’abord introduit le clear desk. Et une fois cette nouvelle manière intégrée, nous sommes passés au « Ohana Seating ». Que retenir de votre intervention en quelques mots ? Romain Magri :Les façons de travailler évoluent et par conséquent, l'environnement de travail est en pleine transformation. Tous les profils d’entreprises veulent s'adapter à ce changement qui passe par la création de nouveaux espaces qui eux correspondent aux nouveaux usages : flex office, espaces de travail partagées (et notamment de co-working) … Pour innover et gagner en compétitivité, dirigeants et décideurs veulent s’inscrire dans de nouveaux modes de travail et utiliser des espaces conçus à cet effet. On ne peut plus dire que l'on peut innover dans des endroits qui ne le permettent pas et qui ne privilégient pas l'échange, les projets agiles et collaboratifs. Ce changement passe donc par une manière de repenser l'espace et le design des espaces de travail. Comment amorcer cette réflexion ? R.M :Il faut d’abord commencer par se poser les bonnes questions : Veut-on un changement global ? Souhaite-t-on faire évoluer certains services en priorité ? Par qui va-t-on commencer ? Qui en a le plus besoin ? Dans une seconde étape, il faut réfléchir sur le « comment ? ». Deux options sont alors possibles :
Quels freins à cette conduite du changement ? R.M : - Le premier frein notable, ce sont les habitudes ancrées des collaborateurs et des décideurs qui n'ont pas obligatoirement envie de vivre un changement
R.M : Chez WeWork, nos espaces de travail sont très modernes, design : c'est déjà un petit plus au moment d'arriver au bureau. Ajoutez à cela, quelques assets : événementiel, cours de yoga, le midi, boisson en libre service, afterworks entre collègues ou avec d’autres entreprises… C’est un ensemble de détails qui permettent de se faire vite au changement. On réalise que l'ancien confort n'était pas le plus propice ni au travail, ni à son bien-être.
Propos recueillis par Geoffroy Framery |
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